Occupation du sol
Comment évoluent les milieux naturels ?
Objectif
Cet indicateur met en effet en évidence les grandes tendances de mutation de l’occupation du sol en distinguant les territoires artificialisés, les territoires agricoles, les forêts et milieux semi naturels, les zones humides et les surfaces en eau.
Il apporte ainsi un premier niveau d’information sur l’évolution des paysages et des milieux et offre un éclairage sur la situation du territoire vis-à-vis du défi n°1 de la Stratégie régionale de la Biodiversité: Réussir le zéro artificialisation nette à l’échelle régionale à l’horizon 2040.
Résultats synthétiques
- 4,2% du territoire sont artificialisés en 2018, avec une augmentation de 52% entre 1990 et 2018.
- 51,2% du territoire concernent les milieux agricoles, avec une diminution de 2% entre 1990 et 2018.
- 29,3% du territoire sont couverts par les forêts, avec une augmentation de 2% entre 1990 et 2018.
- 14% du territoire concernent les milieux naturels, avec une diminution de 8% entre 1990 et 2018.
@D. Viet - CRT Occitanie
Contexte
L’occupation du sol correspond à la couverture biophysique des paysages décomposés en grands types homogènes de milieux.
À travers l’analyse de l’utilisation du sol par les activités humaines et les changements observés au cours du temps, l’enjeu est de comprendre les tendances et d’apporter des éléments de compréhension sur les éventuelles pressions exercées sur les milieux et sur la biodiversité.
L’occupation des sols est un enjeu majeur, non seulement pour la gestion des territoires, mais également pour la préservation de la biodiversité. Il résulte de choix politiques en termes d’aménagement
du territoire et l’analyse de ses différentes composantes au cours du temps contribue à évaluer les politiques publiques engagées. Il témoigne par ailleurs du degré de cohérence entre les politiques d’aménagement du territoire et les politiques de préservation de la biodiversité.
La connaissance de l’occupation du sol est donc essentielle à la planification et l’aménagement du territoire que ce soit à l’échelle locale (PLU) ou à l’échelle régionale (SRADDET).
Résultats
Etat des lieux en 2018 et évolution des paysages
En 2018 l’occupation du sol en Occitanie est essentiellement marquée par les milieux agricoles (51,2 %), les milieux forestiers (29,3 %) et les autres milieux naturels (13,9 %).
La part relative aux milieux artificialisés reste faible et inférieure à la moyenne nationale, confortant le caractère rural de la région. Toutefois, de fortes disparités existent à l’échelle départementale.
De 1990 à 2018, la région Occitanie a fait face à une très forte augmentation des surfaces artificialisées (+ 52 %, représentant une surface de plus de 105 500 ha), largement supérieure à la moyenne nationale (+ 30 %). Le tissu urbain discontinu, ainsi que les zones industrielles ou commerciales, sont les milieux artificialisés qui ont connu le plus fort développement.
Ces résultats témoignent à la fois de la vitalité économique qui règne dans chaque territoire, mais également de la pression d’artificialisation nette qui s’exercent sur les milieux naturels.
La présence des zones humides est en régression (- 3 % ; correspondant à une perte de plus de 980 ha) alors que leurs surfaces sont déjà très faibles. Entre 1990 et 2018, ce sont en moyenne 35 hectares qui disparaissent chaque année, soit l’équivalent de 50 terrains de football. Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’à l’échelle de la France, la tendance est au contraire à la progression (+ 3 %). Les pertes les plus significatives concernent les marais maritimes.
Les milieux semi-naturels que sont les pelouses, landes, les dunes, et de manière générale la végétation arbustive, sont en régression à l’échelle de la région (- 8 %), d’une manière huit fois plus importante qu’au niveau national (- 1 %).
Limites
Basé sur l’occupation du sol Corine Land Cover, cet indicateur comporte plusieurs biais qui limitent sa robustesse.
La déclinaison de cet indicateur à une échelle plus fine reste limitée en raison du seuil de détection (25 ha) qui exclut la prise en compte de milieux de faible surface ou ne permet pas d’identifier d’éventuelles évolutions spatiales si elles sont éparpillées.
L’occupation du sol décrite par Corine Land Cover permet une analyse quantitative à l’échelle régionale et départementale mais n’apporte aucune information qualitative sur l’état des milieux naturels et semi naturels. La méthodologie de CLC a évolué au cours du temps et plus particulièrement entre 1990-2000 et 2000-2006, aussi la comparaison directe des taux d’évolution de l’occupation du sol entre ces deux occupations du sol sont biaisées.
Rédacteurs fiche
Anne-Sophie Rudi-Dencausse, Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées
Violaine Meslier, ARB Occitanie