Comment évolue
la flore en Occitanie ?

Objectif

L’objectif de cet indicateur est d’établir un état des lieux actuel de la flore vasculaire en Occitanie comprenant les plantes à fleurs, les conifères et les fougères.

 

Résultats synthétiques

- 4 945 taxons (espèces, sous espèces, variétés comprises) sont recensés en Occitanie.

- 3 841 taxons sont considérés comme indigènes, soit environ 71% de la flore vasculaire de France métropolitaine.
en France.

- 98 taxons sont menacés de disparition à l’échelle nationale, soit 2.4% de la flore indigène d'Occitanie.

- 30 taxons ont disparu d'Occitanie depuis le 19ème siècle, d'après les connaissances actuelles.

Titre du bloc

Dianthus graniticus - @F. Andrieu - CBN MED

Contexte

La répartition de la flore actuelle est le résultat des aléas climatiques passés, principalement depuis les dernières glaciations et les derniers réchauffements postglaciaires qui ont permis aux espèces de migrer et/ou de rester dans des habitats particuliers qui leur ont servi de refuge. Elle est aussi le résultat d’actions plus récentes liées aux échanges mondiaux (apparition de nouvelles espèces exogènes, introduction d’espèces cultivées, dont certaines ont pu se naturaliser). Elle est enfin sujette aux changements globaux qui vont modifier la répartition des espèces et leur nombre par région naturelle.

Les plantes se répartissent selon les climats locaux et les sols qui leur conviennent. On parle de zones biogéographiques, chacune caractérisée par des corpus floristiques. On distingue quatre zones biogéographiques en Occitanie : méditerranéenne, atlantique, pyrénéenne et continentale.

Résultats

Diversité spécifique de la flore vasculaire

En 2021, on dénombre 4 945 taxons en Occitanie soit 71% de la flore vasculaire de France continentale et de Corse.

Le terme de taxons est utilisé car il correspond à une entité systématique comprenant à la fois l'espèce, la sous-espèce, la variété ou un hybride.

Les taxons sont répartis en plusieurs catégories :

  • Les taxons indigènes

Les taxons indigènes sont des plantes natives du territoire présentes depuis les dernières glaciations sous l’action des climats antérieurs et actuels. Certaines sont spécifiques à un territoire restreint, on parle d'endémisme.

  • Les taxons introduits ( non natifs)

Il existe d'une part les archéophytes, introduits involontairement depuis le Néolithique et d'autres part les néophytes sont l'arrivée sur le territoire est plus tardive (15ème siècle).

Les espèces plantées que ce soit pour les cultures, potagers ou encore d'agrément pour les jardins ne sont pas comptabilisées.

La diversité spécifique au niveau des départements est très hétérogène. Les départements les plus riches en taxons indigènes sont ceux du bord de la Méditerranée ), puis les départements ayant de la haute montagne mais aussi ayant une flore particulière (Aveyron avec une flore caussenarde originale) et in fine les départements d’arrière pays de plaine et de moyennes montagnes.

Evolution du nombre d'espèces

  • Disparitions

Depuis le 19ème siècle et à l’aune des recensements récents depuis les années 2000, nous pouvons estimer à 30 le nombre d’espèces disparues en région Occitanie (0,8 % de la flore indigène).

- 13 taxons étaient inféodés aux milieux humides,
- 5 taxons sont des espèces messicoles (inféodées aux cultures),
- 5 sont des espèces méditerranéennes,
- 4 sont des espèces de montagne,
- 3 sont des espèces littorales.

  • Apparitions

C ’est un phénomène qui s’amplifie au gré des échanges internationaux et des changements environnementaux où des espèces d’autres contrées peuvent trouver un espace de vie sur notre territoire. Ce sont bien souvent les zones humides, les zones rudérales ou les espaces cultivés qui accueillent le plus d’espèces exogènes.

Si beaucoup d’entre elles ne s’établissent pas durablement, d’autres (dénombrement en cours continuellement) s’installent et certaines d’entre elles prolifèrent au point de devenir néfastes pour la santé
(Ambroisies, …), l’agriculture (mauvaises herbes) ou la biodiversité (concurrence avec les espèces indigènes).

Espèces menacées

A défaut d’une liste rouge sur la région Occitanie, les cotations des espèces ont été prises sur la liste rouge nationale (2019), à l’exception des espèces régionalement éteintes.

Le bilan est de 105 espèces menacées d’extinction, soit 2,9 % de la flore indigène. Si on ajoute les 115 espèces quasi-menacées, ce chiffre monte à 220 espèces, soit 6 % de la flore spontanée.

Il est important de noter que de nombreux taxons sont classés en DD (données déficientes) par un manque de données sur leur état de conservation mais sont potentiellement rares et/ou menacés.

 

Limites

Le suivi de l’évolution de la flore se heurte aux données historiques qui ne peuvent être prises en compte parce que les concepts d’espèce ont évolué dans le temps, que les pressions d’observation ne sont pas les mêmes en fonction des époques, et à cause de l’émergence inégale de catalogues (flores régionales ou nationales) et de référentiels synthétiques au fil de l’histoire de la botanique.

Une des limites tient dans l’évolution de la flore qui n’a pu être abordée. Elle pourra être complétée par une approche historique, dès que l’ensemble des données de présence des espèces adventices historiques sera effectuée, permettant de voir quelle proportion d’espèces s’est maintenue, ou encore devenir envahissante par rapport à l’ensemble de la flore signalée en Occitanie.

La pression d’observation (nombre de données par territoire) est dépendante de l’étendue des territoires, de leur accessibilité, des partenariats engagés entre les CBN et le monde associatif, ainsi qu’aux contributions au SINP Occitanie.

Rédacteurs fiche

Karine Faure - Conservatoire botanique national méditerranéen
James Molina - Conservatoire botanique national méditerranéen
Gilles Corriol - Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées

Données sources

Les données disponibles résultent de trois grandes sources. Elles sont toutes validées par les Conservatoires botaniques nationaux.

- Les données de terrain, issues du monde naturaliste (associations naturalistes , bureaux d'études , gestionnaires d’espaces naturels, conservatoires botaniques). Elles représentent 92 % du total des données. la base de données utilisée est le SINP Occitanie.
- Les données bibliographiques, issues de flores , d'articles scientifiques ou de comptes-rendus d’herborisations (8% des données).
- Les données d’herbier, bien moins nombreuses car très coûteuses en temps de manipulation, saisie et contrôle des déterminations.